samedi 29 janvier 2011

Rétrospective Jackson & His Computer Band

Bel et bien le bonjour, ami internaute-lecteur, j’introduis ce blog à haute teneur culturelle à l’aide d’une rétrospective sur un dénommé Jackson & His Computer Band, producteur de musique électronique bien pas connu que j’affectionne de manière conséquente car il se trouve être auteur d’un de mes favoris albums (ou « LP », – de « Long Play », ah mais c’était donc ça les « LP3 » et LP4 » de Ratatat ? ah dis donc), à savoir le bien-nommé Smash. J’y reviendrai un peu plus bas.

Une interview où Jackson parle des remixes, a les cheveux longs et rigole de manière inquiétante.

Jackson & His Computer Band fut engendré en 1979 par Paula Moore alias birdpaula, une chanteuse qui a fait un tube au début des eighties appelé Valparaiso et qui a sorti récemment quelques albums pop-folk, et qui pensa judicieux d’appeler son gamin Jackson. Le père dudit gamin s’appelant Fourgeaud, le petit Jackson se retrouve avec le nom suivant : Jackson Fourgeaud. Tu t’imagines t’appeler Polnareff Durand ? Ou Depardieu N’Guyen ? N’importe quoi. Du coup il choisit comme pseudo Jackson & His Computer Band, souvent abrégé Jackson comme ça on confond avec Michael Jackson et c’est trop bien. Alors il se dit « et si je faisais de la musique ? comme ça j’aurais une excuse pour utiliser un pseudo », donc il commence à faire de la musique, et comme c’est la fin des années 1990 et qu’il vit en France, il fait de la house.


Sortent les EPs Sense Juice et Gourmet (1999) qu'on peut apercevoir ci-dessus. Je sais pas quels étaient les goûts des gens de l’époque mais moi je trouve pas ça terrible-terrible ces mixes pour bar lounge, heureusement que sa soupe commence ensuite à évoluer vers un son plus intéressant. On sent déjà dans ses premières compos un goût pour les rythmes syncopés que SebastiAn et Justice vont venir lui piller et la trituration des samples et synthés pour trouver des textures inédites, qu’il va renforcer de plus en plus. Il sort en 2003 l’EP Utopia. Des types de Warp Records, le label british qui embauche que le top du top des musiciens autistes, trouvent cet EP bien foldingue et Warp produit le postmoderne Smash, sorti en 2005.


En écoutant cet album, on se dit que c’est celui que les Daft Punk auraient dû sortir au lieu de se ruiner avec le moyen Human After All, sorti la même année, tant il semble être une espèce de continuité de leur Discovery (2001). Ou plutôt une excroissance, un cancer qui s’est développé en quatre ans, c’est comme si Jackson avait pris Discovery, et qu’il lui avait balancé de l’acide à la gueule, qu’il aurait déchiqueté et réassemblé cent fois ses restes en état de décomposition, en y mélangeant des bribes d’autres albums venus de différents horizons (symphonies wagnériennes, tango, hard-rock, hip hop 90’s, musique de jeu vidéo…). Les beats digestifs côtoient les nappes fantomatiques, on croirait être dans un crâne agonisant, et y écouter une musique distordue par son cerveau malade.

Ça a l’air d’être de la grosse merde, tel que je le décris, mais en fait pas du tout. La preuve, les deux types de Justice s’en sont bien inspirés pour trouver leur style. Smash est une version dalinienne de (2007), même si certains morceaux bougent bien sa race, les beats sont mous et organiques, et on aura du mal à danser sur TV Dogs ou Headache, à moins qu’on danse vraiment très mal, mais infiniment plus riches que n’importe quelle production de Justice, Mr. Oizo, SebastiAn et d’autres de ses amis. Parce qu’effectivement, Jackson est un intime d’Ed Banger Records, d’ailleurs, Mr. Oizo a participé à la production de Smash (il s'est chargé du mastering sûrement casse-tête du visionnaire Arpeggio).

Une autre excellente interview plus longue, où parle notamment de sa découverte du DJing.

Depuis, Jackson frustre tout le monde en tardant à sortir le petit frère de son chef-d'œuvre, annoncé depuis un bail. Six ans après, pas de nouvelle, peut-être la peur de sortir un truc beaucoup moins bon ? Jackson se dédouane en martelant dans les interviews qu’il est très lent pour tout. Mais ça ne l’a pas empêché d’avoir produit plusieurs remixes, dont un kubrickien de D.A.N.C.E. par Justice – qu'ils lui ont demandé personnellement –, un de Kavinsky et un de Charlotte Gainsbourg (enfin, de Beck plutôt), une bande-originale anecdotique pour le film Johnny Mad Dog et d’être pas mal présent sur scène.

Sur ce, voilà la liste probablement complète de ses tracks, avec tous les liens (certains ont besoin de Spotify, téléchargez-le, c'est pratique et gratuit), et à la fin, un top 15 de ses meilleures selon moi, c'est subjectif donc ça ne donne qu'une légère indication sur ce qu’il faut écouter en premier pour jauger un peu le gugusse, et je vous dis à un prochain article. Bon appétit.

(Suite de l'article ici.)

Sense Juice E.P. (1999)
  1. Jackson ? Track
  2. A Thing Called...
  3. Make It Happen
  4. Jackson ? Track Remix
Gourmet E.P. (1999)
  1. Utopia
  2. Radio Caca
  3. Appendice
Rock On E.P. (2005)

Another Sleepless Night - Shawn Christopher
Truth Don't Die - Femi Kuti (1999)
Break Me - Freeform Five (2000)
Run Into Flowers - M83 (2003)
Alpha Beta Gaga - Air (2004)
You Don't Look So Good - Dead Combo (2005)
D.A.N.C.E. (et d'autres morceaux de ) - Justice (2007)
Moog Acid - Jean-Jacques Perry & Luke Vibert (2007)
Illumination - Panico (2008)
Batcaves - Kap Bambino (2009)
Heaven Can Wait - Charlotte Gainsbourg (2010)
Pacific Coast Highway - Kavinsky (2010)
Commando - Vanessa Paradis (2010)
Year of the Dragon - Slice & Soda (2011)
Pilgrim - Mungo Park (2011)
Living It Out - Planningtorock (2011)
Living It Out - Planningtorock, deuxième remix (2011)
White Knight Two - Surkin (2012)

Mon top 15
  1. Arpeggio
  2. Teen Beat Ocean
  3. Utopia
  4. Headache
  5. Rock On
  6. Oh Boy
  7. Fast Life
  8. Remix de D.A.N.C.E.
  9. TV Dogs (Cathodica's Letter)
  10. Radio Caca
  11. Remix de Illumination
  12. Tropical Metal
  13. Remix de Run Into Flowers
  14. Remix de Batcaves
  15. Remix de Alpha Beta Gaga

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