dimanche 1 septembre 2013

Critique de Glow de Jackson & His Computerband

Eh ben mes aïeux, sacrée année !

Dans peu longtemps, on va tous perdre un morceau de vie en jouant à GTA 5 (l'occasion pour que tous ceux dont la vie ne satisfait pas (c'est-à-dire à peu près tout le monde) de massacrer ses concitoyens virtuels avant de se jeter d'un avion en signe de rebellion contre leur dépression latente).

Et pour les gosses dont les parents les interdisent d'acheter des jeux interdits aux moins de 18 ans (c'est-à-dire aucun), il y a Pokémon X et Y qui viennent juste après. Remarque, j'ai l'impression que plus aucun gamin ne joue à Pokémon, et que les principaux acheteurs sont des jeunes adultes attardés comme moi.

Et c'est pas tout. En 2013, plusieurs musiciens majeurs (v)ont sorti(r) un album.

Il y a eu - entre autres :
  • Kavinsky (bof)
  • The Strokes (bof)
  • Tyler, the Creator (bof)
  • James Blake (bof)
  • Vampire Weekend (bof)
  • Queens of the Stone Age (ah !)
  • Daft Punk (aha !)
  • Jackson and His Computerband (ahaha !)
  • et bientôt MGMT (ahahaha !)
  • et Lady Gaga (ahahahahaeuuuhhhhaaaarhgh...)

Aujourd'hui, je vais commenter deux albums :
  • Random Access Memories des Daft Punk
  • Glow de Jackson & His Computerband

D'abord Glow.

Lecteur : Attends, c'est qui déjà Jackson & His Computerband ?
Superphilie : Tu devrais lire cet article si tu veux la réponse à cette question.


C'est un album éclectique. La constante, c'est une sorte de goût pour les groupes de voix chuchotantes et de sons mystérieux qui hantent la plupart des morceaux, comme des rituels invoquant une musique d'un autre monde.

On traverse l'album dans une ambiance sombre, profonde, presque maléfique, créée par des accords adéquats parfois dissonants, des basses lourdes et des notes hypnotiques et obsédantes.

Pour comparer rapidement avec Smash, le précédent album de Jackson, Glow part un peu moins en couille, est moins fougueux, moins disparate, et de ce fait il semble moins riche et, selon moi, tout simplement moins bon que son grand frère. C'est dit.
  1. Blow : L'album s'ouvre sur des arpèges très britpop (Beatles, Oasis, Blur, etc.) joués sur une guitare à la distorsion très grunge (Nirvana, Soundgarden, Pearl Jam, etc.), accompagnés d'une drôle de voix profonde rappelant certains morceaux d'Aphex Twin. Puis arrivent des choeurs très Beach Boys, et le drop, qui est assez nul. Dans une sorte de rythme très pop rock, les voix chantent drop the queen, let, let, let it go ou je sais pas quoi. Je sais pas ce qu’ils ont foutu avec le son, est-ce trop compressé, trop saturé (vocabulaire de DJ) ? mais déjà le beat est tout de même un peu pourlingue si je puis me permettre, on le distingue quasi pas. C’est sûrement fait exprès, mais je trouve ça dommage. L’outro a des airs de Radiohead. Avec un son moins zarb, ce serait un morceau super sympa. 10/20
  2. Seal : Morceau intense, avec un sens du rythme et de la structure dingue, un gros beat hip-hop et une grosse basse qui renvoie 50 Cents chez maman, des synthétiseurs qui grattouillent, une mélodie sortie d’un PC dont l’unité centrale est inondée de Coca, du micro-sampling, c’est franchement balèze cette saleté. 17/20
  3. Dead Living Things : La meuf de Planningtorock avec sa voix géniale qui fleure les années 90 période MTV Beavis et Butt-head, pose sa voix sur un rythme lent et des synthétiseurs très saturés en guise de guitares (à nouveau, on pense à de la bonne grosse grunge). Je comprends rien à ce qu’elle dit, mais j’aimerais bien savoir ce que c’est, ces choses mortes qui vivent. 14/20
  4. G.I. Jane (Fill Me Up) : Cet été devait sortir un EP qui devait contenir ce morceau et Vista en face B, avec un remix de Hudson Mohawke. On sait pas où il est passé. C’est peut-être une idée pas con de ne pas l’avoir sorti, parce que ce n’est certainement pas la track la plus abordable. Sont-ce les fautes du mixage et du mastering si ce truc est à la limite de l’audible ? Dès le début, on a l’impression qu’il manque la moitié des fréquence sur les synthétiseurs, et après revient cette espèce de beat aspiré qui nous avait fait chier dans Blow, et cette impression qu’un mec décoiffé qui rigole avec une voix aigüe et un oeil mi-clos s’est introduit dans le studio et a saccagé les réglages des compresseurs. Il faut plisser l’oreille pour percevoir le morceau de rock dynamique très sympa dissimulé derrière ce brouillard de sons, et c’est chiant. 11/20
  5. Orgysteria : Ça sent Pink Floyd, avec cette batterie lente très rock progressif. C’est sympathique jusqu’à environ 3 ou 4 minutes. Après à tour de rôle viennent et reviennent une sorte de piano et un synthétiseur rappelant respectivement certaines chansons de Muse et Air, c’est un peu laborieux et longuet. 12/20
  6. Blood Bust : C’est personnel, mais je m'emmerde avec ce genre de morceau. On dirait le récent remix de Xavier de Rosnay pour Busy P. Une sorte de mélodie dissonante sur un rythme très rapide pendant 5 minutes avec très peu de variation. Sûrement un hommage aux rave parties… 6/20
  7. Memory : Est-ce un hasard si en rajoutant trois lettres, Memory devient Metronomy ? En tout cas les voix ressemblent. C’est un morceau simple et propre, qui ressemble là encore à de la britpop, mais avec des accords rappelant un peu Danny Elfman (compositeur récurrent de Tim Burton). La fille parle de son Alzheimer, de ses ébats sexuels avec son copain et de son dernier paquet de chips. Une conne, quoi. Mais elle chante bien. 13/20
  8. Arp #1 : Morceau très classique qui pourrait passer en boîte (et qui va d'ailleurs figurer dans une radio de GTA 5). Il y a un rythme simple (surmonté des fameuses caisses claires de fanfare que Jackson aime caler ici et là), une basse efficace, un pont au milieu, et un climax à la fin. Ça fait du bien d’être en terrain conquis, d’autant que ce cadre permet à Jackson d’exprimer son talent et son ambiance dans un univers observable par tous, et montrer qu’il sait faire des morceaux efficaces. 16/20
  9. Pump : Playlisté régulièrement par Justice dans leurs DJ sets, celui-ci est également très classique, sur les mêmes rythme et structure qu’Arp #1. Il claque cependant un peu moins. En revanche, l’ambiance dark est délectable. À un moment, on a l’impression d’être en train de se cacher dans une ruelle sombre, seul, par une nuit profonde, alors qu’on est poursuivi par je ne sais quel esprit démoniaque. Ou alors le mec décoiffé qui a modifié les réglages de G.I. Jane15/20
  10. More : J’y vais encore de ma petite interprétation, mais là je me suis senti dans un film d’épouvante paranormal sur un marché de Londres (avec un mendiant en train de jouer de l’orgue), un soir de la fin du XIXème siècle. C’est pour compenser le fait que le morceau est un peu répétitif et pas révolutionnaire. 11/20
  11. Vista est la parenthèse lumineuse qui fait du bien après tous ces morceaux anxiogènes. Synthétiseurs des années 80, rythme punchy, accords sucrés, voix tendres, petits sons évoquant des vols de fées (à 2:18), basse dubstep (oui, rien à voir), un ciel étoilé musical rien que pour nous. Bémol personnel, à 3:00, on s’attend à un drop plus à la hauteur du début flamboyant, et ça tire un peu en longueur à partir de 3:46… 16/20
  12. Billy : L’outro rigolote avec plein de samples tout partout sur le rythme fanfare susmentionné et quelques notes récurrentes. Ça rappelle un peu Teen Beat Ocean dans l’idée, mais c’est beaucoup moins impressionnant… (Détail rigolo, je suis loin d'être certain, mais j'ai l'impression qu'on entend un sample de Billy dans Seal vers 2 minutes 20.) 12/20
Moyenne : 12,75

(Critique du Daft Punk ici.)

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